Les environs de Hanoi comptent plus de 1300 villages de métier réputés pour perpétuer des traditions artisanales séculaires. Dans un rayon de 10 à 50 km de la capitale vietnamienne, et loin des sentiers touristiques, ces véritables joyaux culturels font des escapades très agréables le week-end. Chaque village a sa spécialité et je vous présente aujourd’hui le premier de la série : Quảng Phú Cầu, situé à une quarantaine de kilomètres de Hanoi et dont les habitants fabriquent des bâtons d’encens en bambou de façon artisanale.
Au Vietnam, l’encens est utilisé au quotidien en tant que donations votives pour le culte des ancêtres, que ce soit dans les temples et les pagodes, où à la maison. Chaque foyer possède un petit sanctuaire destiné aux ancêtres, généralement dans le hall d’entrée de la maison ou dans le salon familial. Selon la croyance populaire, la fumée des bâtons d’encens serait le seul moyen de communication entre le monde des vivants et celui des morts.
A l’approche du Nouvel an lunaire (festival de Têt qui se déroule cette année du 4 au 8 février), qui est l’évènement le plus important dans le calendrier vietnamien, la production d’encens est à son apogée. Des tonnes de bâtons d’encens sont produits chaque année pour répondre à la demande du pays et des pays voisins, comme la Chine, l’Inde ou la Malaisie. Les mois de janvier et février sont donc la meilleure période pour voir ces bouquets de bâtons d’encens si photogéniques !
Retour sur les différentes étapes en images…
La toute première étape est de collecter du bambou, et on trouve donc de nombreux espaces de stockage de tiges de bambou à l’état brut tout autour du village.
Les tiges de bambou grossièrement découpées sont ensuite lavées puis séchées au soleil.
Vient ensuite la phase de découpe de ces tiges pour en faire de fins bâtonnets. Un travail minutieux principalement réalisé par les femmes du village. Les bâtonnets fraîchement coupés sont ensuite rassemblés en paquets.
Mon seul regret pendant cette visite a été de ne pas avoir vu la totalité du processus de fabrication : nous n’avons en effet pas vu l’étape de teinture du colorant rouge ou rose, caractéristique de l’encens produit dans ce village. Les bâtons sont ensuite enrobés dans une pâte aromatique, mixture composée de colle, d’encens, et de sciure de bambou. J’illustre cette étape par une photo trouvée sur internet.

Après la teinte et l’enrobage des bâtonnets, l’étape suivante est le séchage, la partie la plus photogénique ! Ne dirait-on pas des bouquets de fleurs ?
Une fois secs, les paquets d’encens sont rassemblés et transportés à l’atelier en brouette.
La dernière étape avant l’acheminement vers Hanoi est le conditionnement. Pour cela, les paquets sont soigneusement ajustés pour qu’il n’y ait pas un bâton qui dépasse.
Vous remarquerez que cette femme porte un masque. Je pense qu’il est important de le mentionner ici, cette activité est très toxique pour ceux qui y sont exposés au quotidien, la teinture et le mélange aromatique étant à base de produits chimiques nocifs pour les poumons.
Avant d’être acheminés vers Hanoi pour être vendus sur les marchés ou exportés à l’international, les paquets sont rassemblés, pesés, puis compressés, comme on peut le voir sur la photo ci-dessous à droite :
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J’espère que la découverte en images de ce village très particulier vous aura plu ! Tous ces jours de travail pour que les bâtonnets d’encens se consument… en quelques minutes… c’est assez beau je trouve !

Nous avons vu les batons d’encens en nous baladant en scooter. Tu vas bientôt vivre la ferveur du TET. Nous étions a Hanoï l’année dernière. Profite bien.
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Oh la laaaa c’est tellement beau. Saurais-tu m’expliquer comment s’y rendre depuis Hanoï ? 🙂
(ouais je te laisse beaucoup de commentaires avec mille questions ahahah)
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Coucou Rin ! Le plus simple est de louer une voiture avec chauffeur dans une agence de voyages locale au centre-ville de Hanoi. Et bien indiquer que tu veux voir la fabrication des encens !
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Hello ! Merci de ta réponse que j’avais zappé de consulter.
Ca marche, merci beaucoup. Une idée du coût aller-retour ? La mère de mon copain m’a dit que c’était un peu cher pour » ce que c’était » (et elle est viet ahaha !).
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Je ne me rappelle plus trop exactement, nous avions partagé une voiture à 4, mais du coup ça vaut le coup de combiner avec d’autres villages aux alentours, comme celui de Can Hoach, spécialisé dans les cages à oiseaux.
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D’accord, merci du conseil ! Je me renseignerai 🙂
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