L’interview d’Alice, adepte du voyage en stop

Alice
Alice faisant du stop en Australie, 2013

Alice est une baroudeuse, une vraie. Toujours un sac-à-dos sur l’épaule, la carte du monde tatouée sur le poignet et des anecdotes de voyages à tout va, on peut passer des heures à discuter et refaire le monde avec elle ! Véritable citoyenne du monde, Alice aime avant tout la rencontre dans ses voyages et son mode de transport préféré est, vous l’aurez deviné… l’auto-stop !

Je lui ai posé quelques questions pour découvrir sa vision du voyage en stop et glaner quelques conseils… C’est parti !

Bonjour Alice, est-ce que tu te rappelles de ton premier voyage en stop ?

Oui, je m’en rappelle et aussi de la manière dont il s’est organisé, c’est assez drôle…! En 2009, je suis partie avec trois copines en club Marmara, le genre de club où je n’irai plus jamais de vie… On était aux Baléares, on feuilletait la brochure Marmara et on est tombé sur des photos de la Turquie. Avec ma meilleure pote on s’est dit « Quand on rentre, on prend un billet pour Istanbul et un billet retour de Split en Croatie, et on verra comment on fait le trajet. » A notre retour des vacances, nous avons pris les billets pour l’année suivante.

A l’été 2010, nous débarquons donc à Istanbul, ville extraordinaire à cheval entre Europe et Orient, d’où on prend un bus pour aller à Athènes. C’est là qu’on a rencontré des saltimbanques qui nous appris à jongler, à cracher du feu, on dormait tous ensemble dans des parcs, bref, c’était vraiment la vie « à la roots » ! A partir de là, on a décidé de continuer en stop, parce qu’eux voyageaient en stop. On a donc rejoint la Bulgarie en stop, où nous avons rencontré trois Roumains, et nous avons continué le voyage tous ensemble.

On les a quittés eux aussi pour poursuivre vers la Serbie, toujours en stop. C’était la fête de la bière à Belgrade, un heureux hasard !  Après la Serbie, on est allés en Bosnie, mon gros coup de cœur : Sarajevo et Mostar sont des villes superbes malgré les stigmates de la guerre, les locaux sont adorables… On avait 20 ans et des têtes de bébé, et à chaque fois qu’on faisait du stop, les gens nous demandaient si on avait faim. Qu’on dise oui ou non, ils s’arrêtaient toujours pour nous acheter à manger, alors que ce sont des gens qui ont beaucoup moins d’argent que nous autres Français.

Après la Bosnie, on est finalement arrivés à Split en Croatie.

Je ne me rappelle plus combien de kilomètres on a fait entre Istanbul et Split, mais le voyage a duré 5 semaines en tout. A 20 ans, ce premier voyage en stop m’a ouvert les yeux sur la liberté que cette manière de voyager apportait… Je ne pouvais pas en rester là !

Bosnie 2010
Tombes de la guerre de Yougoslavie à Sarajevo (Bosnie, 2010)

Quels ont été tes principaux voyages en stop ?

C’est un peu difficile de les compter parce que je fais parfois du stop alors que ce n’était pas prévu, mais parmi mes vrais voyages en stop : Turquie – Croatie en 2010, Paris – Istanbul en 2011, l’Australie en 2012, tout le nord et le centre de l’Australie en 2013, la France, du nord au sud en 2014, Paris – Istanbul de nouveau en 2015, l’Espagne, de Paris en Andalousie en 2016, traversée de Bornéo plus récemment en 2018.

J’ai aussi fait un petit bout de chemin en stop en Chine cette année, car je ne trouvais pas de bus et c’était la galère, donc la solution de simplicité pour moi, c’est de tendre le pouce.

A part ces gros trajets, quand je suis en galère ou que je n’ai pas envie de me prendre la tête à chercher un bus, un train ou un blablacar, le plus simple pour moi, c’est de faire mon sac, partir à l’heure que je veux, me poser sur le bord de la route et tendre mon pouce. En général dans la vie, je ne suis pas très patiente, mais étrangement pour le stop, je suis super patiente.

Europe 2011
Paris-Istanbul en stop en 2010 – 10,000 km à travers l’Europe

Et en termes de pays, ça donne quoi ?

  • 2010 : Turquie – Grèce (Continentale) – Bulgarie – Serbie – Bosnie – Croatie
  • 2011 : France – Espagne – Italie – Grèce (Corfou – Péloponnèse – Crète – Santorin – Paros) – Turquie
  • 2011 : Thaïlande – J’ai chargé mon scooter à l’arrière d’un pickup dans la région de Pai car je n’avais plus d’essence
  • 2012 & 2013 : Australie
  • 2013 : Inde – J’ai fait un bout de chemin sur un tracteur !
  • 2014 : Tour de France
  • 2015 : France – Italie – Slovénie – Croatie – Monténégro – Albanie – Grèce (Continentale) – Turquie
  • 2016 : France – Espagne
  • 2018 : Bornéo
  • 2018 : Grande Muraille de Chine pour rejoindre Pékin

Quel a été le voyage le plus marquant et pourquoi ?

Je ne pourrais pas dire qu’un voyage m’a marqué plus qu’un autre. Ce dont je me suis vraiment rendue compte avec le voyage en stop, c’est qu’à chaque fois qu’il t’arrive une galère, que tu attends trop longtemps au bord de la route ou quoi que ce soit, il va t’arriver quelque chose d’exceptionnel après. Et ça, c’est une valeur sûre. Je ne vais pas choisir un voyage plutôt qu’un autre, car c’est dans chacun des voyages qu’il m’est arrivé quelque chose d’incroyable.

Un exemple ?

Par exemple, en Australie en 2012, alors que je devais traverser le désert du Nullarbor, qui fait 1,675 km (il faut compter deux jours pour le traverser), j’ai attendu au bord de la route pendant 10 heures. Il pleuvait, j’avais mis toutes les fringues possibles sur moi, je ne ressemblais à rien. A la nuit tombée, une dame s’est arrêtée et m’a dit « ma pauvre, je t’ai vue attendre toute la journée, viens à la maison, viens prendre un repas chaud, viens dormir et tu reprendras le stop demain ». C’était une famille géniale, passionnée de la France en plus, ils ont débouché une super bouteille de vin, on a mangé et rigolé tous ensemble, j’ai dormi dans le lit de leur fils. Le lendemain, elle m’a déposé le long de la route et de suite, un camion s’est arrêté : un road train ! Le genre de camion qui tire deux à trois remorques… on a traversé le désert ensemble et j’ai dormi dans le camion. C’est ce genre d’anecdotes qui sont géniales !

Nullarbor 2012
Désert du Nullarbor (Australie, 2012)
Australie 2012
Au volant du camion (Australie, 2012)

Quels sont selon toi les ingrédients nécessaires pour un voyage en stop réussi ?

La première qualité pour être « stoppeur », c’est la patience, parce qu’on ne sait jamais quand une voiture va s’arrêter, donc on peut attendre jusqu’à 10 heures comme j’ai attendu en Australie.

Ensuite, il faut être ouvert d’esprit, car on ne tombe pas forcément sur des personnes qui ont les mêmes valeurs que nous. Par exemple, en Australie, je suis tombée sur des gens qui n’aimaient pas du tout les aborigènes, alors que je n’ai aucun problème avec eux, et c’est vrai que les Australiens sont assez fermés là-dessus. Heureusement, j’ai eu l’occasion de monter dans une voiture d’aborigènes et c’est vrai qu’au début j’avais quelques a priori. Ils ne m’ont pas laissé le temps de répondre, ils ont pris mon sac et l’ont mis dans le coffre. J’ai eu l’impression qu’ils me testaient un peu début, ils m’ont demandé si j’avais de l’argent, pourquoi je faisais du stop, etc. Au final, ils étaient adorables et on a passé un super trajet. A la fin, ils m’ont déposée sur une aire d’autoroute, il faisait nuit et j’ai posé ma tente un peu plus loin, ils m’ont dit de faire très attention.

Aussi, il faut avoir cette fibre du voyage. Il y a beaucoup de gens qui aiment voyager, mais le voyage en auto-stop, c’est vraiment avoir envie de prendre son temps et de découvrir des gens qu’on n’aurait jamais l’habitude de rencontrer auparavant.

Enfin, il ne faut pas avoir peur. Heureusement ça ne m’est jamais arrivé. Le stop t’apprend à voir au premier coup d’œil si un chauffeur est chelou ou pas. Il m’est arrivé de refuser de monter dans des voitures par exemple, et je pense que ça vient avec le temps et l’expérience.

France 2017
Dans un camion (France, 2017)

As-tu une anecdote rigolote ou incongrue que tu as vécu lors d’un voyage en stop à partager ?

Une fois, j’ai été prise en stop dans la région Rhône-Alpes, région quand même assez vaste, par un jeune couple. Une des questions récurrentes, c’est « d’où venez-vous » et ils m’ont répondu qu’ils venaient d’un petit village entre Grenoble et Gap, « tu connaîtras pas ». Et je leur ai dit « dites-moi quand même ! », et ils me répondent qu’ils viennent d’acheter une maison à Lalley. C’est en fait le village dans lequel vit ma grand-mère, petit village de 250 personnes, perdu au milieu de la montagne !

Une autre anecdote : la première fois que je suis allé de Paris à Istanbul avec la même pote avec laquelle j’avais fait mon premier voyage en stop, on a rencontré un type super sympa dans le sud du Péloponnèse, en Grèce. Il nous a hébergées chez lui pendant quelques jours. Quand on est parties vers la Crète, il nous a filé le contact d’un de ses potes rencontré en Inde. Ce pote, Panos, nous a carrément laissé son appart pendant un mois ! Un mec adorable… Le stop, ça permet aussi de rencontrer des gens et de découvrir un pays par ses habitants, c’est ça que j’aime. C’est s’oublier un instant parce qu’on va rencontrer quelqu’un qui va nous dire d’aller à tel endroit, y rencontrer d’autres personnes géniales et découvrir des endroits qu’on n’aurait jamais soupçonné.

Marrakech 2014 (2)
« Découvrir un pays par ses habitant » : la devise d’Alice, comme ici à Marrakech (Maroc, 2014)

Quels ont été tes coups de coeur ?

  • Un pays : je pense que je vais choisir l’Australie. C’est là où j’ai fait le plus de stop, pendant plusieurs mois étalés sur un an et étrangement, c’est le seul pays que j’ai fait en stop où j’étais toute seule, mais c’est là où j’ai le plus kiffé. J’ai rencontré plein de gens différents et vu que les distances sont énormes, j’ai passé énormément de temps avec eux, donc ça m’a permis de beaucoup échanger. Quand j’attendais seule au milieu de nulle part, il m’arrivait de mettre de la musique sur mon téléphone (quand il avait de la batterie) et de danser et chanter à tue-tête… Et quand on me déposait en fin de journée, je déployais ma tente dans le désert de nuit et le matin, je me réveillais sur cette magnifique terre rouge à perte de vue. Un pur sentiment de liberté !!! J’adore ces étendues à perte de vue, ces grandes routes, on voit des dingos et des émeus traverser la route, c’était vraiment génial !
Australie 2012 WEST
Western Australie (Australie, 2012)
Australie bis 2012
Western Australia (Australie, 2012)
Australie moustiques 2012
« Mais même seule, on n’est jamais vraiment seule ! » (Australie, 2012)
  • Un lieu : je vais choisir la Cappadoce en Turquie, où on est arrivées après avoir passé un peu de temps sur la côte, vers Alanya lors de mon deuxième trip Paris – Istanbul. Oui, bon, ce n’est pas la route la plus directe mais ça faisait partie de ma liste. Et je n’ai pas été déçue : C’est un endroit vraiment incroyable, ces cheminées de fées et ces érosions… je m’attendais à un paysage comme cela, mais c’est tellement extraordinaire que quand je suis arrivée en stop, j’avais les yeux écarquillés et mal au cou à force de regarder à droite et à gauche. Incroyable parce qu’on passe de paysages lambda avec des montagnes, des forêts, à un paysage complètement lunaire…
Cappadoce 2015
Cappadoce (Turquie, 2015)
  • Une rencontre : c’est assez bizarre, mais quand je me suis séparée de mon ex, je suis partie en stop voir des potes un peu partout en France et je suis tombée sur cette femme qui avait à peu près mon âge, deux enfants, et elle venait de se séparer de son mari. C’est aussi ça la magie du stop, c’est de rencontrer des inconnus, et, ce qui ne m’arrive jamais avec ma famille ou mes amis proches, j’ai tout déballé et on a parlé pendant tout le temps du trajet de choses très profondes, de la vie et de nos vies personnelles du coup, et ça m’a fait un bien fou. Quand je suis sortie de la voiture, je me suis dit « rien n’arrive pas hasard », je devais tomber sur cette nana…

On doit souvent te poser la question de l’aspect économique du voyage en stop, que réponds-tu en général ?

Alors évidemment, à 20 ans, le stop étant gratuit, c’était plutôt une question de moyen, oui. Aujourd’hui, j’ai les moyens de payer les trajets, mais c’est vraiment devenu une drogue. Plus que l’aspect économique, c’est vraiment l’aspect social que je recherche et le fait de découvrir des endroits dans lesquels je ne serais jamais allée. C’est vraiment un mode de voyage qui me plait.

Après, il arrive bien sûr de devoir payer un péage ou si on nous arrête sur une aire d’autoroute, de payer un café. C’est un petit quelque chose qui fait toujours plaisir au conducteur.

Bornéo 2018
Alice invite ses chauffeurs à déjeuner (Bornéo, 2018)

Comment est perçu le stop à ton avis et qu’en penses-tu ?

Il arrive que certaines personnes ne soient pas très sympas : ils prennent les auto-stoppeurs pour des vagabonds et dénigrent le stop. Mais ces gens-là ne savent pas de quoi ils parlent, ils n’ont certainement jamais eu de conversation avec un stoppeur. Quand je monte dans une voiture on me demande systématiquement pourquoi je fais du stop. J’explique toujours que ce n’est pas une question de moyen, mais que j’adore ça, c’est un vrai état d’esprit. Je pense qu’à force d’en discuter avec les gens, j’ai changé certaines mentalités.

Quand j’ai fait Paris-Istanbul en stop la première fois, j’étais sur l’île de Santorin et on était allé voir un coucher de soleil à Akrotiri, à l’extrême sud de l’île. Le spectacle était magnifique, mais évidemment le soleil couché, il n’y avait plus beaucoup de voitures qui repartaient en ville. C’était hyper loin pour rentrer à pied et nous n’avions pas envie de dormir sur place. On a essayé de trouver une voiture, et la dernière qui partait, c’était un couple de jeunes Américains. On leur a demandé, et la femme a eu très peur en disant qu’elle n’avait jamais fait ça et qu’elle ne pouvait pas après tout ce qu’elle voyait à la télé. A force d’insister, ils ont accepté et on a énormément discuté pendant l’heure qu’a duré le trajet. A la fin, elle nous a remerciés et dit qu’on avait changé sa vision des choses et qu’en effet, il fallait arrêter de regarder la télé. Ils étaient super contents et ce sont eux qui nous ont plus remercié que nous à la fin en nous disant qu’on leur avait ouvert les yeux sur quelque chose qu’ils pensaient vraiment dangereux.

Oia
Coucher de soleil à Akrotiri (Grèce, 2011)

Que penses-tu du stop en France vs le stop à l’étranger ?

Il y a beaucoup de gens qui pensent qu’en France, personne ne prend les « stoppeurs », alors que c’est faux ! C’est un des pays d’Europe qui marche le mieux. Les pays les plus galères en Europe sont l’Italie et la Grèce, c’est une catastrophe. Beaucoup de gens nous ont dit que c’était parce qu’il y avait beaucoup d’immigrés et que les gens ont peur… je ne sais pas si c’est vrai ou pas. Par contre, le stop marche super bien en Albanie ou en Turquie.

Albanie 2015
Stop en Albanie, 2015
Albanie 2015 bis
Stop en Albanie, 2015

Rencontres-tu des difficultés à voyager seule en étant une fille ?

Alors non, ce n’est pas difficile de faire du stop en étant une fille, je dirais même que c’est plus simple. Même si j’ai pas mal de potes qui font du stop en étant mecs et qui sont impressionnant en tant que stoppeurs. En étant une fille, il faut savoir s’adapter dans le pays dans lequel tu fais du stop. Tu ne t’habilles pas de la même manière si tu traverses la Turquie que si tu traverses la France. Il faut être respectueux des coutumes locales, tu ne mets pas un minishort dans un pays musulman. De toute façon, la manière de t’habiller n’influera pas sur le fait que tu sois prise en stop ou non. C’est sûr que si tu mets un minishort dans un pays musulman, tu seras peut-être prise en stop plus rapidement, mais par des gens qui ont autre chose derrière la tête que de te faire avancer plus vite dans ton voyage.

Il m’est arrivé de tomber sur des gens qui essaient, qui te demandent un massage ou posent une main sur ta cuisse… Dans ce cas-là, il faut rester serein, surtout ne pas s’énerver, parce qu’on ne sait jamais sur qui on tombe, et demander gentiment au chauffeur de nous déposer sur le bord de la route. En général, ils comprennent que ça n’ira pas plus loin. Mais je te rassure ça se compte sur les doigts d’une main !

Connais-tu les raisons pour lesquelles les chauffeurs te prennent en stop ?

A part les raisons déjà évoquées (la peur pour moi, etc.), il y en a beaucoup d’autres :

  • Les chauffeurs poids lourd ou les commerciaux sont tout le temps sur la route. Ils prennent les « stoppeurs » pour avoir de la compagnie.
  • La solitude… En 2014 je suis monté dans une voiture pour quelques kilomètres seulement. Mais à chaque fois, le chauffeur repoussait le moment de nous laisser au bord de la route. Il nous a finalement laissé 700 km plus tard et nous a remerciés de la journée passée.
  • Un jour, un Anglais m’a prise car son volant étant à droite, il galérait pour payer les péages.
  • Pour exercer leur anglais

Quels conseils pourrais-tu donner à ceux qui ont peur de faire du stop ou qui trouvent ça dangereux ?

Pour commencer, mon conseil serait de faire une petite étape sur une route qu’ils connaissent, pas très loin de chez eux.

En général, les gens pensent que les chauffeurs poids-lourds sont les pires, des vicelards, etc., mais pour moi, c’est ce qu’il y a de plus sécurisé, parce qu’ils ont des disques qui retracent tout leur trajet, ils ont des temps de pause imposés… en cas de problème, la police peut tout retracer grâce aux disques qui se trouvent dans les véhicules, c’est très compliqué pour les chauffeurs de faire un détour par rapport à leur itinéraire et temps imposés.

Il y a deux manières de faire du stop : avec ou sans pancarte. Alors ça dépend des gens, pour ma part, je prends de moins en moins de pancarte, parce que si par exemple je suis à Paris et que je vais à Grenoble, si je marque Lyon sur ma pancarte, les gens qui ne vont pas jusqu’à Lyon ne s’arrêteront pas. Donc il faudrait que je marque Dijon, puis Beaune, etc. En Australie, par exemple, il y a un désert à traverser, donc là oui, autant mettre une pancarte directe. Ce que je fais parfois, c’est mettre un smiley sur ma pancarte, ça fait rire les gens. Sinon, je suis plutôt adepte du « sans pancarte ». De toute manière, les gens qui ont envie de s’arrêter s’arrêteront et te demanderont où tu veux aller.

France 2014
Tour de France, 2014

Qu’as-tu appris à titre personnel et peut-être de façon plus général grâce au voyage en stop ?

La principale chose que l’auto-stop m’a apprise, c’est de faire confiance à l’Humain. Je pense qu’on regarde trop la télé, la radio, et ils ne parlent que de mauvaises choses et je me suis rendue compte en faisant du stop que les gens n’étaient pas mauvais. J’ai pris confiance en l’humain et je trouve que le monde est beau, que les gens sont gentils, qu’ils font attention aux autres et ça on a tendance à l’oublier au quotidien. C’est vraiment la chose la plus importante : on n’est pas tout seul et il y a des tas de gens gentils qui font attention aux autres. Tellement de fois on m’a prise en stop en me disant « je t’ai prise parce que j’avais peur pour toi », « je t’ai prise parce que je te voyais attendre »…

Turquie 2011
Alice à Izmir (Turquie, 2011)

Quel est le pays que tu rêves de découvrir en stop ?

Un pays, ce n’est pas assez pour moi, j’aime les défis ! Ce n’est donc pas un pays en particulier, mais ça fait un moment que je me dis que j’aimerais bien descendre les Amériques du nord au sud, du Canada jusqu’à Ushuaia. Je ne sais pas si je pourrai le réaliser car j’ai déjà 29 ans, mais c’est un challenge auquel je pense souvent, ça me ferait kiffer. Peut-être un jour… !

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Alice, un immense merci pour ta patience et ta confiance ! Je vous invite vivement à visiter son blog voyage : www.blogtrotteuse.jimdo.com et à la suivre sur Instagram où elle vous fait découvrir sa vie à Bornéo, en Malaisie, ça vaut le détour !

Instagram Alice 1Instagram Alice

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Et vous, que pensez-vous du voyage en stop ? Est-ce un mode de transport qui vous fait peur ou au contraire que vous utilisez souvent au cours de vos voyages ?

3 commentaires sur “L’interview d’Alice, adepte du voyage en stop

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